Aujourd'hui et Deux Mains

Déontologie de la Psychothérapie

Principes éthiques

CODE DE DEONTOLOGIE
DES PRATICIENS EN PSYCHOTHERAPIE RELATIONNELLE

Le praticien en psychothérapie relationnelle développe une éthique orientée vers ce qu’il
estime le plus utile et le plus juste pour l’accomplissement psychique de la personne qui
le consulte.
Se référant à l’approche phénoménologique de la philosophie, aux concepts de
personne, de soin, de responsabilité et de droit issus de notre histoire culturelle, ainsi
qu’aux notions de vie psychique, de symbolisation et de sujet introduites par l’histoire
de la psychologie et de la psychanalyse, le praticien en psychothérapie relationnelle
fonde son éthique professionnelle sur les principes suivants considérés comme valeurs
de référence :

1 – Respect de la personne et de sa subjectivité.
Le praticien en psychothérapie relationnelle considère la personne qui le consulte
comme un sujet unique et libre, ce qui le conduit à respecter sa dignité, son intimité,
ses parts inconscientes et leur expression symbolique, son autonomie, ses options
philosophiques ou religieuses.

2 – Intégrité du soin.
Le praticien en psychothérapie relationnelle se met au seul service du processus
psychothérapique de la personne. Il ne fait rien qui pourrait lui nuire ou qui serait
motivé par l’intérêt de tiers ou par des fins personnelles conscientes ou inconscientes
autres que celles de la psychothérapie.

3 – Compétence professionnelle.
Le praticien en psychothérapie relationnelle s’autorise de sa compétence acquise par un
travail psychothérapique approfondi sur lui-même, par des formations spécialisées de
haut niveau, par un questionnement constant de sa pratique et par une coopération
avec ses pairs dans le cadre d’instances professionnelles.

4 – Responsabilité.
Le praticien en psychothérapie relationnelle décide seul de ses méthodes et techniques
psychothérapiques. Il assume la responsabilité du suivi des personnes envers lesquelles
il s’est engagé, dans le respect de la loi et des règles déontologiques de sa profession.

Règles déontologiques

Les règles déontologiques forment un contrat de droit privé entre le praticien en
psychothérapie relationnelle qui s’engage à les respecter et l’institution professionnelle qui
le reconnaît, le cautionne et le défend. Toute personne consultante peut s’y référer.
I – Respect de la personne et de sa subjectivité
I-1 Respect des droits de la personne
a) Le praticien en psychothérapie relationnelle respecte la législation sur les droits des
personnes, de leur dignité, de leur liberté et de leur protection.
b) Il respecte le principe que nul n’est tenu de révéler quoi que ce soit sur lui-même.
c) Il s’attache à favoriser l’autonomie de la personne qui le consulte. Il respecte son
désir et prend acte de son jugement notamment quant à l’arrêt de sa psychothérapie,
après que les motifs conscients et inconscients aient été décryptés.

I-2 Respect de la subjectivité de la personne
a) Le praticien en psychothérapie relationnelle respecte en toutes circonstances
l’intégrité et les valeurs propres de la personne qui le consulte dans le contexte du
processus de changement.
b) Lorsque l’intervention se déroule dans un cadre de contrainte ou lorsque les capacités
de discernement de la personne sont altérées, le praticien en psychothérapie
relationnelle s’efforce de réunir les conditions d’une relation respectueuse de la
dimension psychique du sujet.

I-3 Devoir de réserve
a) Conscient de la relation très spécifique qui le lie à la personne qui le consulte, le
praticien en psychothérapie relationnelle observe une attitude de réserve en toutes
circonstances.
b) Conscient du possible impact de ses paroles, il prend garde aux conséquences
directes ou indirectes de ses interventions et, entre autres, à l’utilisation qui pourrait en
être faite par des tiers.

I-4 Cadre d’exercice
Le praticien en psychothérapie relationnelle pose un ensemble de règles concernant son
cadre d’exercice visant à favoriser le processus psychothérapique et protéger la
personne qui le consulte. Il respecte et fait respecter ce cadre. Dans ce sens, il respecte
l’obligation de non confusion entre le cadre psychothérapique et sa vie privée.

I-5 Secret professionnel
a) Le praticien en psychothérapie relationnelle est soumis aux règles usuelles du secret
professionnel qui s’étend à tout ce qu’il a vu, entendu ou compris au cours de sa
pratique.
b) Il prend toutes les précautions nécessaires pour préserver l’anonymat et la
confidentialité des personnes qui le consultent ou l’ont consulté.
c) En séance collective, il prescrit aux membres du groupe une obligation de secret
quant à l’identité des participants et de discrétion sur le déroulement des séances.
d) Les obligations concernant le respect du secret professionnel s’imposent quel que soit
le cadre d’exercice.

I-6 Abstinence sexuelle
a) Le praticien en psychothérapie relationnelle s’abstient de toute relation sexuelle avec
les personnes qui le consultent ainsi qu’avec ses étudiants en formation et collègues en
supervision.
b) Il prescrit un interdit de passage à l’acte sexuel entre les participants durant les
séances collectives.

I-7 Sécurité physique et morale
a) Dans le cadre de sa pratique, le praticien en psychothérapie relationnelle instaure
une règle de non-violence sur les personnes et les biens.
b) Il veille à ce que ses interventions ou ses conseils ne puissent pas nuire à la sécurité
physique et morale des personnes qui le consultent.
c) Dans les séances collectives, il impose des règles de respect des participants et de
non-passage à l’acte de la violence.

I-8 Transmission d’informations
a) Si des raisons thérapeutiques nécessitent la collaboration avec une autre personne
donnant des soins, le praticien en psychothérapie relationnelle ne peut partager ses
informations qu’avec l’accord de la personne qui le consulte.
b) Cet accord est implicitement donné dans un processus de cothérapie où le
cothérapeute et les éventuels assistants ou observateurs en formation partagent les
obligations du présent code de déontologie.
c) La transmission d’informations ou d’attestations à un tiers pour un usage autre que
les soins ne se fait qu’avec discernement et réserve. Le praticien en psychothérapie
relationnelle requiert l’assentiment de l’intéressé, ou informe celui-ci dans les cas de
personnes au discernement altéré ou s’il s’agit de mineurs.
d) Lorsqu’il y a obligation légale de signalement, le praticien en psychothérapie
relationnelle se doit d’informer la personne qu’il est tenu de se conformer à la loi.

II-1 Qualité du soin
Dès lors qu’il a établi un contrat thérapeutique avec une personne, le praticien en
psychothérapie relationnelle s’engage à lui donner la meilleure qualité de soin
psychothérapique.

II-2 Appel à un tiers
A cet effet, et s’il l’estime utile, il fait appel à la collaboration de tiers.
Il signale à la personne en psychothérapie la possibilité ou la nécessité de recourir à
d’autres compétences en complément ou en relais de ses propres soins.

II-3 Rapport à la médecine
Conscient de la spécificité de la psychothérapie et de celle de la médecine, le praticien
en psychothérapie relationnelle invite le cas échéant la personne qui le consulte à
s’entourer de toutes les garanties de cette dernière.

II-4 Responsabilité du consultant
Le praticien en psychothérapie relationnelle se doit d’attirer l’attention de la personne
qui le consulte sur sa responsabilité propre et sur la nécessité d’une coopération active
et permanente de cette dernière.

II-5 Choix du thérapeute
Le praticien en psychothérapie relationnelle respecte et facilite le libre choix de son
thérapeute par la personne.

II-6 Changement de thérapeute
Le praticien en psychothérapie relationnelle est conscient des liens spécifiques mis en
place par une thérapie précédemment engagée avec un autre praticien de la
psychothérapie. Dans le cas d’une consultation en vue de changer de thérapeute, il
facilitera l’analyse de la difficulté qui a surgi.

II-7 Interruption d’activité
Dans le cas où le praticien en psychothérapie relationnelle prévoit d’interrompre son
activité, il en informe suffisamment d’avance les personnes qui le consultent et prend
toutes mesures appropriées aux situations particulières.

 

Code de déontologie en entier : ici